Lancement du projet Delmoges : la recherche française mobilisée pour mieux comprendre et diminuer les captures accidentelles des cétacés La Rochelle Université > Actualités > Lancement du projet Delmoges : la recherche française mobilisée pour mieux comprendre et diminuer les captures accidentelles des cétacés Publié le 31 mars 2022 Une augmentation des prises accidentelles de dauphins est observée depuis 2016 dans le golfe de Gascogne. Les causes de cette progression restent mal connues. Le projet de recherche Delmoges, porté par l’Ifremer, La Rochelle Université et le CNRS, vise à mieux comprendre les interactions entre dauphins et activités de pêche pour mieux identifier les solutions qui diminueront ces captures accidentelles. Le projet Delmoges proposera différents scénarios de gestion en évaluant leur efficacité sur la réduction des captures accidentelles et leur impact sur l’activité économique. La réunion de lancement a eu lieu hier. Dans quel contexte s’inscrit le projet Delmoges ? Les épisodes de mortalités de dauphins ne sont pas nouveaux, avec des pics d’échouages sur le littoral Atlantique observés en hiver depuis les années 90. Mais depuis 2016, les échouages de petits cétacés présentant des marques de captures par filet de pêche atteignent des niveaux inédits dans le golfe de Gascogne, avec des captures accidentelles annuelles estimées entre 3 000 à 11 000 dauphins dans cette zone, pour une population à l’échelle européenne de 680 000 individus. Bien que le nombre de dauphins communs fréquentant le golfe de Gascogne en hiver ne montre pas de déclin, les estimations scientifiques actuelles soulignent l’existence d’un risque : en effet si les niveaux élevés de captures accidentelles persistaient, le maintien de la population pourrait être engagé à long terme. Toutefois les connaissances sont encore trop lacunaires pour comprendre les facteurs environnementaux et humains à l’origine de ces captures et de leur augmentation, comme le changement climatique ou la diminution de la taille moyenne des anchois et sardines, proies préférées des dauphins. L’objectif du projet Delmoges est d’abord de produire de nouvelles connaissances scientifiques pour ensuite aider au développement de mesures de réduction des mortalités. Pour être efficaces, de telles mesures devraient permettre d’assurer la protection des populations de dauphins sans affecter l’activité de pêche de manière disproportionnée. Le projet Delmoges Delmoges est un projet de recherche interdisciplinaire et utilisant des technologies modernes. Il vise, dans un premier temps, à combler les lacunes de connaissance avec des nouvelles données sur les habitats des dauphins et leurs mouvements, sur leurs relations avec leurs proies et leur environnement ainsi que sur leurs interactions avec les engins de pêche. Drones, cameras, hydrophones, outils d’identification par ADN environnemental… Une palette de techniques innovantes sera ainsi déployée, notamment lors de nouvelles campagnes hivernales en mer. Dans un deuxième temps, le projet vise à co-construire une diversité de scénarios de réduction des captures de dauphins avec différents leviers d’actions, en évaluant leurs conséquences écologiques et socio-économiques, selon les trois piliers du développement durable. À propos Le projet Delmoges (Delphinus mouvements gestion) a démarré le 1er mars pour une durée de 3 ans. Il est porté scientifiquement par l’Ifremer et le CNRS/La Rochelle Université, en partenariat avec l’UBO (Université de Bretagne Occidentale), le CNPMEM (Comité national des pêches maritimes et des élevages marins), et l’OFB (Office français de la biodiversité). Le budget total est de 5 millions d’euros, financés pour plus de la moitié par le Ministère de la Mer et le Ministère de la Transition écologique, avec une contribution de France Filière Pêche (FFP) et des instituts partenaires. PELAGIS, Observatoire des mammifères et oiseaux marins. JJ Boubert - Pelagis (La Rochelle Université / CNRS)