Création du Laboratoire International Associé « Géoarchéologie du bas Danube » La Rochelle Université > Actualités > Création du Laboratoire International Associé « Géoarchéologie du bas Danube » Publié le 12 décembre 2018- mis à jour le 10 janvier 2019 Le Laboratoire Littoral Environnement et Sociétés (LIENSs) de La Rochelle Université compte parmi les partenaires de ce projet qui vient de recevoir un avis très favorable du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Un projet reposant sur un consortium Le projet repose sur un consortium franco-roumain auquel est associé un institut américain. Pour la partie française, le projet est porté par l’UMR 5602 Géographie de l’Environnement (CNRS- Université de Toulouse 2), associée à l’UMR 7266 LIENSs (CNRS-Université de la Rochelle). La partie roumaine est pilotée par l’Université « Ioan Cuza » de Iasi, qui assurera le co-pilotage du projet, en association avec l’Institut d’Archéologie de l’Académie Roumaine « Vasile Parvan », de l’Université de Bucarest (département d’Histoire) et de l’Institut de Recherche Gavrila Simion à Tulcea. Ce projet, qui prolonge un observatoire (Site d’Étude en Écologie Globale, SEEG) vise à mieux comprendre le rôle des impacts anthropiques et climatiques dans la longue durée sur la trajectoire d’évolution de la plus vaste zone humide d’Europe : le bas Danube et son delta. Des résultats de travaux de Recherche Les travaux récents montrent que les premières interventions humaines apparaissent dans le delta du Danube vers 7000 BP. L’enjeu est d’appréhender les modalités du passage d’un système naturel anthropisé (paléo-anthropocène), défini comme un système co-construit, vers un Anthropocène dans lequel l’anthropisation devient le facteur de forçage déterminent, en prenant en compte en particulier le rôle de la période communiste. La manière dont la mer Noire a évolué au cours du Post-glaciaire est un objet de controverse, aussi bien en ce qui concerne la date de reconnexion avec le système méditerranéen via la mer de Marmara, que l’ampleur des transformations que cette reconnexion a induit, ou encore les conséquences sur les dynamiques de peuplement des rivages occidentaux et orientaux. Les tentatives de reconstitution antérieures se basent principalement sur l’étude des enregistrements marins. Ces modèles ont peu mobilisé les données continentales, i.e. les deltas, pour mieux contraindre cette évolution, alors qu’ils sont susceptibles de fournir des données de première importance. Le projet a pour ambition de discuter les différents scenarii qui ont été proposés à partir des connaissances sur l’évolution d’un système deltaïque, le delta du Danube, telle qu’elle peut être reconstituée par une approche couplant données géomorphologiques, archéologiques et paléo-écologiques. Les données sur l’évolution des paysages, du peuplement et des écosystèmes ainsi recueillies seront ensuite utilisées pour tester des scenarii d’évolution du peuplement du delta du Danube au cours de l’Holocène et permettre leur validation ou réfutation. Au-delà de cette question vive, l’ensemble de l’histoire Holocène du delta, depuis la reconnexion avec la Mer Méditerranée jusqu’à la période contemporaine, est pris en considération. Loin d’être un espace naturel, le delta du Danube est une mosaïque d’écosystèmes anthropisés (chenaux principaux et secondaires, lacs, dunes, zones humides interdunaires…) dont le processus de production reste encore largement sous-estimé par les gestionnaires (Commission Protection du Danube, CPD, créée en 1994 à Sofia et effective depuis 1998 ou Réserve du Delta du Danube). Quel est le rôle des interventions humaines ? L’enjeu de ce projet sera de reconstituer l’évolution géo-historique environnementale de cet espace et de mettre en lumière le rôle des interventions humaines anciennes ou récentes dans le fonctionnement du milieu, son altération et son éventuelle dégradation dans l’optique de sa prise en compte dans la gestion de ce milieu. Son originalité est de se positionner à l’interface entre approche géo-historique et approche géomorphologique ; le projet propose de coupler l’approche par la documentation ancienne aux sources de terrain en les validant et les complétant. Il s’appuiera, pour les approches géo-historiques, sur une documentation exceptionnelle et inédite issue des archives communistes en cours de déclassification et sur la connaissance du delta par l’équipe support et les organismes partenaires pour le volet terrain.